Du 07/05/2017 au 05/06/2017 : Ferry Picton à Wellington, Napier, Te Puke
Itinéraire de la période
Te Puke
Depuis quelques mois maintenant, nous profitons de chaque jour de notre voyage. Désormais le temps de la farniente est bien révolu : il est temps pour nous de justifier le fameux P.V.T. (Permis Vacances Travail) et de gagner un peu notre croûte pour découvrir le monde du kiwi !
Il nous a fallu deux jours pour traverser l'île du Nord et poser les valises à Te Puke, ville proclamée capitale mondiale du kiwi, dans la région de Bay of Plenty.
Nous nous sommes donc mis en quête d’un contractor (entrepreneur), chargé de constituer les équipes de picking (récolte). Merci Facebook, puisqu'on a rapidement eu un contact grâce à un Français. Ni plus ni moins, nous roulons jusqu'à l'adresse indiquée et 10 minutes plus tard nous signons notre contrat sur le coin d'une table, dans un garage.
Oui, il ne faut pas trop en demander non plus. Travailler dans le kiwi avec un patron indien, c'était une aventure chaque jour. On vous passera des détails, mais ce n'était pas le plus honnête des hommes.
Le fameux garage qui était notre lieu de vie et notre cuisine.
Les Kiwis
Passons aux choses sérieuses et parlons du kiwi. En Nouvelle-Zélande, deux types de kiwi sont cultivés : le green kiwi, que nous connaissons avec sa chair verte, et le golden kiwi, avec une chair jaune douce et sucrée et qui est très populaire dans le pays mais plus cher. Les golden kiwis requièrent une attention très particulière et doivent être manipulés avec soin lors de la récolte ou pendant l'empaquetage. Petite pensée aux copains, qui ont dû récolter du kiwi gold très mou, sans gants et après s'être coupés les ongles ! Oui, le monde du kiwi est très précieux…
La récolte
La technique n’est pas très difficile en soi. Il suffit de « tourner » les queues des kiwis et de les mettre doucement dans le sac que nous portons sur la poitrine. Le but du jeu est de n’en laisser tomber aucun : « No dropping » (pas de chute). Après avoir rempli notre sac de 20 ou 25 kg le plus vite possible, il faut maintenant le verser dans les « bins » bleues (bacs). Tout à l'air d'être simple, mais on vous assure que c'est très physique !
- D'une, les kiwis peuvent être très haut pour les petits ou très bas pour les grands comme Michel. En ajoutant le sac qui se remplit au fur et à mesure, le corps est souvent amené vers l'avant avec le poids. Lever les bras avec le sac lourd devient vite fatiguant. Mais nos trapèzes en ressortent plus forts ;)
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De deux, la taille du kiwi peut varier. Quand le kiwi est plutôt gros on peut mettre jusqu'à 140 pièces par sac, contre 180 quand le kiwi est petit. Ce qui nous ramène à ~ 20 kg en ~ 4 minutes.
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De trois, le dos en prend un sacré coup. À raison de 8 bins de 250 kilos chacun, on porte tout de même ~ 2 tonnes de kiwis par jours. Il faut les porter mais surtout les transvaser du sac à la bin et ça aussi c'est pas de tout repos.
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Et n'oublions pas les mains et les poignets qui répètent sans cesse le même mouvement. Même le soir, nos poignets avaient des spasmes, c'est dire… Le canal carpien et toutes les articulations des doigts étaient hautement sollicités !
Attendre le tracteur avec nos sacs pleins sur le dos, ce n'était pas le plus marrant ! Mais il fallait aussi faire attention à lui car il arrivait à pleine vitesse !
Heureusement, la pluie permettait de temps en temps au corps de se reposer. La récolte des fruits ne se fait jamais par temps de pluie ou quand ils sont humides : il fallait attendre qu’ils sèchent pour pouvoir les ramasser sans trop les abimer. Il nous est donc arrivés d'avoir plusieurs jours de Day Off (jour de repos) ou parfois juste quelques heures, le temps que l'humidité de la rosée du matin s'évapore.
C'est là que le travail de récolte reste très incertain. Parfois, nous avons des petites journées à petits salaires et parfois des grosses journées donc très lucratives.
En parlant de salaire, nous sommes payés au rendement. Et comme tout le monde a le même salaire, c’est l’entraide qui prime pour que chacun soit efficace. Et il fallait être efficace et récolter le plus de kiwis possible. Pour ça, nous avions l'encouragement de notre entrepreneur nommé Pal :
« No talking, no dropping, two hands, just allez, allez, and boom boom, that's it ! »
Ne pas parler, ne pas en laisser tomber, à deux mains, juste allez, allez et boom boom, c'est tout !
Vous avez peut-être remarqué le présence de français dans son encouragement ? Normal puisque notre équipe était composée principalement de Français !
L'équipe
Il y avait donc Marion et Julien, Marion et Alexandre, Romain, Ruby, Jérémy, Anthony (alias mini-boss), Anthony (Mr chouchoux), Léo et Adèle et Alban. Puis deux Allemands : Kai et Sébastian et Darshan, un indien. Après plusieurs mois sur les routes, le fait de se poser à un endroit fixe, voir du monde, échanger nos expériences, les projets de chacun… pendant quelques semaines nous a fait du bien. Que des belles rencontres, difficile de partir au bout de 3 semaines !
De gauche à droite, en haut : Jérémy, Sébastian, Romain, Léo et Michel
En bas : Julien, Kai, Adèle, Marion, Elise et Anthony