Du 22/02/2017 au 02/03/2017: Kawah Ijen à Banyuwangi, Kawah Bromo à Cemoro Lawang, Yogyakarta
Notre itinéraire sur l'île de Java
Banyuwangi
Il est temps de quitter Bali pour rejoindre l'île de Java, vers l'ouest. Avant d'y arriver, nous avons du passer une multitude d'étapes avec 1h de Bémo, (le bus local), 1h de ferry et encore 1h de Bémo pour trouver notre logement non loin de la gare. Entre les deux îles, nous sommes à GMT +6, soit 1h de moins par rapport à l'île de Bali. Surprenant de devoir changer sa montre après seulement 1h de bateau.
Pour notre logement, le choix était plutôt restreint, la ville n'est pas très touristique et on était dans un quartier plutôt excentré, on a donc dormi dans un petit Homestay au confort sommaire. On le savait et c'était uniquement pour deux nuits, enfin même 1 nuit et demie à vrai dire. On avait pour but de se faire une petite randonnée nocturne pour admirer l'un des volcans connus d'Indonésie, le terrible Kawah Ijen.
Étant arrivés en début d'après-midi et pas grand chose à faire dans la ville, nous louons un scooter pour 75 000 IDR ~ 5€30 pour les prochaines 24h. La chaleur est assez écrasante en ville, on décide donc de se rafraîchir en montagne direction les cascades Air terjun Kethegan.
Passons aux choses sérieuses, nous sommes venus à Java pour les volcans. Kawah ("volcan" en indonésien) Ijen est un des volcans actifs parmi les nombreux d'Indonésie, mais il est surtout réputé pour son lac turquoise à 2300m d'altitude et ses flammes bleues, visibles uniquement la nuit. Voilà une bonne raison pour se lever à 0h30.
Kawah Ijen
Ici plus qu’ailleurs, les visiteurs se lèvent tôt le matin, bon à cette heure, on ne peut pas vraiment parler de matin mais l'expérience vaut vraiment le détour. Réveil difficile à 00h30, on a pas vraiment l'habitude de se coucher très tôt habituellement, donc autant vous dire qu'on a quasiment pas dormi. C'est surtout qu'il nous a fallu une bonne heure de scooter pour rejoindre l'entrée du volcan.
Au fur et à mesure du chemin, la température descend, et la pluie s'invite… heureusement pour nous, l'averse était de passage. Nous voilà arrivés au parking. Il est à peine 2h du matin mais le parking au pied du volcan est plein à craquer, nous ne serons donc pas seuls.
Pour faire l'ascension, nous avons décidé de ne pas prendre de guide, le chemin est facile puisqu'il n'y en a qu'un. La montée est plutôt physique. Le chemin est large et stable mais la pente est raide et l'effort est un peu difficile après une petite nuit de sommeil, mais c'est vite oublié une fois en haut.
Arrivés au bord du cratère, nous descendons, non sans difficultés jusqu’aux éruptions de soufre. L’une des spécificités du Kawah Ijen est sans aucun doute le soufre extrait par les mineurs et ses flammes bleues visibles uniquement la nuit. Petit cours rapide d'SVT: le soufre sort de terre sous forme gazeuse et en entrant en combustion, il laisse apparaître une flamme bleue qui au contact de l'air se cristallise, devenant un minerai jaune.
Malgré les masques à gaz (loués à l'entrée), nous choisissons de ne pas nous approcher des flammes comme certains touristes un peu fous le font. Il faut savoir que ces gaz sont toxiques, et l'odeur n'est pas super alléchante (parfum à l’œuf pourri). Heureusement pour nous, le vent était contraire ce jour là. Voir ces flammes bleues, était assez hypnotique.
En regardant la crête, c'est un spectacle de lampes-torches qui descendent en file indienne dans le cratère, puis remontent. On fait de même, le froid se fait quand même sentir en restant sur place. Une fois sur la crête, on admire doucement la lueur du lever du soleil qui se fait de plus en plus forte. Il est 5h du matin et il n'y a déjà plus grand monde, c'est génial. On aperçoit maintenant le lac turquoise. Il est beau non ? On aurait même envie de plonger dedans pas vrai ? En fait, il s’agit du lac le plus acide du monde donc… on passera l'idée !
Un feu de forêt récent (humain et non volcanique) a brûlé une partie de la végétation proche du cratère, ce qui amplifie l’allure dramatique du paysage. Sur la crête, chaque point de vue nous émerveille, c'est magnifique, grandiose ! Les contrastes entre les paysages lunaires et la végétation verdoyante sont énormes. La nature nous offre ses plus belles couleurs. Bref, vous l'aurez compris, on a kiffé de ouf.
Descente avec les mineurs
Mais le plus impressionnant dans l'histoire, reste quand même les mineurs, ces sur-hommes. Après avoir pioché le minerai au milieu des vapeurs toxiques, sans masques hein, ils remontent le soufre sur leurs épaules, dans de lourds paniers qui pèsent au minimum 75 kg. Et le chemin pour remonter en haut du cratère n'est pas le plus facile, c'est caillouteux et ça glisse énormément, mais là encore, trop facile pour eux, ils font ça en tongs!
Tandis que certains mineurs descendent toute la montagne jusqu’à l’usine avec leurs paniers sur le dos, d'autres le font avec des charrettes, qui leur permettent de moins se casser les épaules et le dos. Mais les trolley demande un investissement que tous ne peuvent se permettre…
Après l'effort le réconfort
Cemoro Lawang
Trajet un peu épique pour arriver à cette petite bourgade de montagne pour admirer le lever du soleil. Train + Bémo (qui est censé t'emmener à la station de bus mais qui t'emmène chez son copain) + balade pour trouver la VRAIE station de bus + Bus jusqu'à Cemoro Lawang.
On rencontre nos camarades de voyage qui attendent déjà depuis un moment, le bus ne partira pas avant qu'il soit plein, soit 15 personnes. Heureusement, un groupe de 6 jeunes singapouriens ne tardent pas à arriver, eux aussi déposés à la fausse gare routière… On est au complet, les valises sur le toit et le bus démarre. Nos places ne sont pas des plus confortables mais elles le deviendrons encore moins quand il commencera à pleuvoir au milieu du trajet. Inquiétude pour nos sacs sur le toit tout de même qui se prennent une petite rincée mais celle-ci sera légère puisque le conducteur et son ami décident de mettre TOUS nos sacs avec nous à l'intérieur. C'est à dire 15 sacs mouillés tout de même. Sans parler du Singapourien qui a dû faire un face à face avec les fesses du copain du conducteur pendant tout le trajet puisqu'il a dû rester debout, faute de place.
Arrivés en haut, le problème du logement se posait alors. Personne du bus n'avait réservé de logement, on décide de suivre le groupe de 3 chinois (très gentils ceux-là) qui étaient sur-motivés à nous trouver une chambre pas chère. On a tout de même mis une heure à trouver, mais qu'est ce qu'on a ri… Et Michel a surtout apprécié le fait de ne pas devoir négocier lui-même pour une fois. Cette fois-ci encore, notre logement est plutôt sommaire mais le village est rien de plus qu'une étape pour ceux qui visitent le Mont Bromo, les touristes ne sont là que pour une ou deux nuits et repartent. Comme nous.
Mont Penanjakan
Le meilleur point de vue pour le lever du soleil se situe sur le Mont Penanjakan, une colline qui surplombe la caldeira. Alors que la grande majorité des visiteurs se font déposer en haut de la colline en 4×4, nous optons pour une version gratuite et sportive, l’ascension à pied.
Concrètement, cette randonnée de nuit ne présente pas un gros défi sportif mais il nous a quand même bien essoufflés. Au final, le plus compliqué est de se réveiller aussi tôt. Le soleil se levant à 5h, nous avons quitté notre chambre à 3h30 ! Cette marche nous a laissé un souvenir formidable : sortir encore endormis dans la nuit noire, suivre un chemin à la lueur d’une petite lampe sous un ciel étoilé. Seul bémol, le bruit infernal des Jeeps qui amènent les touristes "fainéants" en haut de la montagne.
Alors que la lumière perce progressivement les nuages, on commence doucement à voir le paysage qui s’offre à nous. Le soleil se lève sur notre gauche, au-dessus d’une chaîne de montagnes et il révèle doucement les volcans qui baignent dans une mer de nuages.
Quelques minutes plus tard, à notre droite, la douce lumière rose du soleil inonde le paysage. Les volcans se révèlent sous nos yeux. C’est absolument grandiose.
Au premier plan, le superbe cône plein de stries est le Batok, un volcan inactif. Juste derrière, sur la gauche et fumant tranquillement, c'est le fameux Bromo. Enfin, en arrière-plan, se trouve le Semeru qui culmine à 3676 mètres et qui crachote parfois un peu, lui aussi. À chaque minute, le lever du soleil est différent, les lumières changent à chaque instant, les nuages prennent peu à peu de l'importance… Le jour est levé, il est temps de descendre et faire la rencontre du cratère.
La descente de la colline est très agréable. C’est une expérience complètement différente de la montée de nuit. Le chemin traverse une nature sympathique et nous tombons sur de beaux panoramas.
La caldeira
En arrivant sur le plat de l’immense enclos, on est comme qui dirait seuls au monde pendant les 2 prochains kilomètres jusqu'à atteindre le parking de Jeep. On entame l'ascension du volcan avec les touristes indonésiens en vacances et les nombreux chevaux pour aider encore une fois ces touristes fatigués… Une fois arrivés au pied de celui-ci, il reste un dernier obstacle, un grand escalier en ligne droite. Le soleil cogne déjà bien fort mais le spectacle est juste dingue.
Pour atteindre le sommet, on a dû descendre de la montagne et traverser toute la plaine, droit devant !
Bromo es-tu là ?
Arrivés en haut, on entendra un puissant grondement continu et nous pouvons enfin observer de près ce volcan immense qui fume comme un pompier. La pente est très raide sur quelques dizaines de mètres, puis le trou semble tomber réellement à pic sur une profondeur qu’il nous est impossible d’évaluer. Il ne faut pas avoir le vertige, car il n'y pas vraiment de place pour se déplacer et le vide nous nargue des deux côtés.
Lors de notre retour, on a eu la chance d'apercevoir des mini-tornades de poussière. Inattendu !
Probolinggo
Arrêt forcé car plus de places dans le train jusqu'au lendemain matin. On trouvera un hôtel pour la nuit, non loin de la gare et pour la première fois, nous avons dû faire chambre séparée. Ici, c'est musulman, nous ne sommes pas mariés donc impossible d'avoir une chambre ensemble. Ca nous a fait sourire, c'était pour une nuit et c'était pour mieux se retrouver :p
Jogyakarta
Atelier bijoux en argent
Pour changer, on avait lu que Yogyakarta proposait plusieurs workshop (travail de l'argent, du cuir…) avec de très bons avis.
Donc pourquoi pas essayer ? Le travail manuel nous manque énormément, ça nous a donc fait un bien fou.
Tout s'est très vite goupillé, nous avons appelé le matin et 1h plus tard, on était à l'Atelier 76 où nous avons fait connaissance de notre professeur particulier Agus pour la matinée.
En 2h, il vous apprend chacun à fabriquer un bijou en argent, choisi sur différents modèles, et en français s'il-vous-plait ! Nous avons donc fabriqué une bague et un pendentif grâce à ses conseils. Rien de compliqué, mais il s'avère qu'il faut être patient et très minutieux.
Et voilà le travail !
Yogyakarta en vrac
L'Indonésie, c'est déjà fini ! Nous voilà en Malaisie depuis vendredi, accompagnés de Clarisse la Tante d'Élise pour les 3 prochaines semaines.